Réseaux sociaux : très fortement recommandés

13 Mai

Olivier Ertzscheid enfonce le clou sur son blog Affordance Info : il faut y aller !
Comment où, mais vous avez l’air bien distraits, mais sur Facebook !
Certains diront :  » pff, mais j’y suis déjà, et depuis longtemps, c’est là que ça se passe, c’est d’ailleurs ma page d’accueil ». Ce n’est pas à ceux là que Olivier Ertzscheid s’adresse mais plutôt à ceux qui doutent un peu, qui ne se sentent pas à l’aise avec ça : Réseaux sociaux : pourquoi et comment les investir ?

L’enseignant doit y retrouver ses étudiants parce que tous les jeunes y sont déjà, tout le temps, même en cours, dit-il. C’est un maître de conférences en sciences de l’information qui parle et on ne s’étonnera pas que ses étudiants aient tous leurs portables en cours, et donc inévitablement la tentation d’aller faire un tour sur Facebook. Jusqu’ici on comprend que les portables soient les outils privilégiés de l’étude des sciences des documents et de la communication.

Retrouver ses étudiants pour y faire quoi ? Pardi, son métier !

Les nouvelles technologies de l’information et de la communication sont devenues des technologies de l’attention et de la dispersion, poursuit-il.

On enseigne, on apprend en direct. Le cours c’est avant et après aussi bien que pendant, ce n’est plus un ensemble fermé, définitif, figé mais un écosystème évolutif. Le prof suit ses étudiants bien après la durée des études, il reste en relation avec eux, participe à leur insertion professionnelle, et assure des fonctions d’animation de communautés, de remotivation des troupes.

Pour Olivier Ertzscheid, le bilan est positif : un réseau comme Facebook est « performatif »  puisqu’il tire toute sa puissance de la recommandation, qu’il permet également de bien sensibiliser les étudiants à la gestion de leur identité numérique, d’engager leur responsabilité par rapport aux traces qu’ils laissent.

Et d’achever sur ces constatations  : « Les réseaux sociaux impliquent pour le prof quelques changements d’habitude : le travail ne s’arrête pas au lieu de travail ni aux horaires de travail ».

Je connais beaucoup de professeurs de français dont les horaires de cours dépassent les 30h hebdomadaire, que les contraintes de programmes et d’évaluation enferment dans des activités de bachotage et qui courent de lieux en lieux dispersés de la ville.  Pour ceux là, il faut trouver des solutions parce qu’il n’est pas question que les réseaux sociaux finissent par envahir la vie personnelle qui leur reste après la préparation des cours, la correction des copies et l’animation d’activités de groupe. Alors Facebook à la place des méthodes, à la place des des exercices ? En complément ? Comment ?

Il ne faudrait pas qu’une poignée de profs d’universités geeks et de blogueurs dilettantes (sans note péjorative, il en faut !) prescrivent des usages irréalistes et dictent des normes.

Un autre article sur le blog de l’AFC ( Acteurs du Français en Corée)  de Vincent Prévost est plus nuancé et place les enjeux dans son contexte, ici la Corée qui est comme chacun sait un des pays les plus technophiles.

Facebook et la classe de FLE : confusion des genres ou expansion des compétences ?

On y apprend que contrairement à Cyworld, réseau social très courant en Corée « Facebook ne requiert pas l’enregistrement d’un numéro de sécurité sociale pour s’inscrire ; il n’est pas obligatoire d’y révéler sa véritable identité et son utilisation est entièrement gratuite » et que c’est par conséquent une solution beaucoup plus respectueuse des libertés de chacun.

L’enseignant y lance des activités sous un pseudonyme, et ses étudiants également s’ils le souhaitent.

Il semble évident que le recours aux réseaux sociaux débloque les  résistances et favorise  » l’autonomisation » des étudiants.

« Un étudiant coréen qui a 20 ans aujourd’hui utilise Cyworld et ses fonctions d’interaction sociale depuis 5 ans, soit un quart de sa vie. Est-il encore possible d’enseigner une langue vivante en ignorant les applications probables que nos étudiants en feront ? « .

Non décidément, ce n’est plus possible…  Et vous, où en êtes-vous avec les réseaux sociaux ? Qu’est-ce qui vous retient : le manque d’idées, le manque de connexions, le manque de temps, le manque de recul , d’informations sur les limites, les dangers ?

Ou tout simplement n’êtes-vous pas sensible aux recommandations un peu trop appuyées ?

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